Bulletin semestriel n°19

 Amitiés Belgique - Bukavu asbl
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Projets de développement durable en milieu rural


Parrainage des enfants défavorisés - Santé maternelle


Bulletin semestriel d’information n°19


— Juin 2018 —

 

KiDOGOS AIDE LES ENFANTS VICTIMES DES CONFLITS ARMES

Le contexte de la République Démocratique du Congo

2ème plus grande nation d’Afrique avec 70 millions d’habitants, la RDC figure à 176ème place sur 187 pays pour l'Indice de Développement Humain. 

Le pays est déstabilisé par une crise humanitaire très complexe caractérisée par des épidémies, une exposition accrue aux catastrophes naturelles, un contexte généralisé de pauvreté et de précarité et des conflits armés chroniques entre groupes régionaux, ethniques et forces gouvernementales sévissant principalement à l’est du pays et causés en grande partie par la diversité et la richesse des ressources minières.

 Avec plus de 5 800 000 d’habitants, le Sud-Kivu,  situé à l’Est de la RDC, est une des provinces les plus affectées par les crises humanitaires à répétition depuis 20 ans.  

La guerre qui y sévit, a provoqué beaucoup de pertes en vies humaines, l’insécurité, des mouvements massifs de population et la destruction des infrastructures socio-économiques de base. Cette situation a aggravé la paupérisation de la population : avec un taux de pauvreté de 84,7 %, la quasi-totalité des ménages n’a pas accès à l’électricité ni à l’eau potable de manière illimitée.

Selon l’UNICEF, au moins 1,3 million de personnes, dont plus de 800.000 enfants, ont été déplacées suite aux violences interethniques et aux affrontements entre l’armée régulière, les milices et les groupes armés dans l’Est de la RDC.  

Les enfants-soldats

La reprise accrue des actions militaires dans les provinces du Nord et

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du Sud-Kivu a provoqué des mouvements de populations fuyant les affrontements militaires et une recrudescence de l’enrôlement d’enfants, les « kadogos ». En swahili, « kadogo » veut dire petit, insignifiant et par extension, les petites choses sans importance; c’est le surnom donné aux enfants-soldats dans certaines parties de l’Afrique centrale. 

Rappel : que dit la loi ? 

Le Protocole facultatif à la Convention relative aux Droits de l’Enfant : « Article 4 : 1. Les groupes armés qui sont distincts des forces armées d’un Etat ne devraient en aucune circonstance enrôler ni utiliser dans les hostilités des personnes âgées de moins de 18 ans. »

Et la loi congolaise : « L’enrôlement et l’utilisation des enfants dans les forces et groupes armés ainsi que dans la Police sont interdits. L’Etat assure la sortie de l’enfant enrôlé ou utilisé dans les forces et groupes armés ainsi que dans la Police et sa réinsertion en famille ou en communauté. »

Aujourd’hui, on ne trouve plus d’enfants au sein des FARDC (armée régulière du Congo) mais malheureusement, les groupes armés et les milices n’ont pas encore arrêté l’enrôlement des enfants.

Démobilisation et réinsertion

Le BVES, Bureau pour le Volontariat au service de l’Enfance et de la Santé, est situé à Bukavu, capitale du Sud-Kivu. Cette asbl a pour vocation de défendre les droits des enfants : enfants des rues, enfants abandonnés et, inévitablement, dans une région dans la tourmente depuis le génocide qui a lieu au Rwanda en 94, ceux que l’on a appelé « enfants-soldats ». 

 

 

 

Dans ses Centres de Transit et d’Orientation (CTO), le BVES prend en charge en moyenne entre 180 et 200 enfants par mois, encadrés par une vingtaine de volontaires. Les Enfants Sortis des Forces et Groupes Armés (ESFGA) qui y sont accueillis bénéficient d’un suivi médical et d’un accompagnement psychosocial contre les effets des traumatismes ainsi que d’une remise à niveau scolaire ou de cours d’alphabétisation s’ils ne sont jamais allés à l’école. Tout cela en vue d’être réinsérés dans leurs familles ou communautés.

Projet tant ambitieux que dangereux puisque, Murhabazi Namegabe,

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Directeur du BVES, va littéralement visiter les groupes armés, lui-même et sans arme, afin de convaincre les chefs de guerre de lui remettre les enfants. Son travail d’ailleurs a été couronné par plusieurs prix internationaux dont le Prix Mondial pour les Droits de l’Enfant et le Prix Africités/Harubuntu. 

Depuis sa création en 1992 jusque décembre 2016, le BVES a aidé 167 429 enfants très vulnérables : enfants-soldats, enfants des rues, filles domestiques, filles "esclaves" sexuelles, orphelins de guerre, enfants en détention, enfants utilisés dans des sites d’exploitation minière, etc.  

Dans ces Centres de Transit, l’ASBL a accueilli plus de 9 500 enfants-soldats démobilisés, et plus de 16 500 enfants échappés ou abandonnés des forces et groupes armés ont été directement identifiés dans les villages. 

Témoignages 

 

Mandeleo, à l’âge de 17 ans : « A 13 ans, je suis allé à Goma, dans le Nord-Kivu, pour rendre visite à mon grand frère. Je me promenais pour voir comment on cultivait et c’est là que je me suis fait enlever […] Je devais choisir entre mourir ou travailler pour eux ! Je me suis dit que si je refusais, j’allais mourir parce qu’il n’y avait personne pour m’aider ou prévenir ma famille alors que si je travaillais, j’arriverais bien à trouver une solution un jour. J’ai donc accepté et travaillé avec courage pour accepter cette vie de peine. On m’a appris comment manier une arme, comment saluer les militaires,… Et j’ai été nommé escorte du Major K. J’ai commencé à prendre le tabac et le chanvre parce que mes amis dans le camp m’ont dit que ça allait m’aider à ne pas trop penser à ma famille… […] Depuis 2 mois (mon arrivée au Centre de Transit du BVES), je recommence ma vie à zéro pour être quelqu’un de bien et aider ma famille. Si j’en ai l’occasion, je voudrais étudier le droit à l’université pour aider mon pays et la population à ne plus souffrir parce qu’ici, il y a beaucoup de désordre. » 

Bisimwa, un enfant-soldat démobilisé de 17 ans qui a voulu raconter son histoire, le fait à travers son livre 

 

 

"Nifae nini basi? " (soutenu par l’ASBL Kidogos). Quelques extraits : 

 

« Après m’avoir fouetté, ils ont roulé un plis de chanvre et m’ont obligé à le fumer. C’était la première fois que je fumais du chanvre et même si vous me parliez, je 

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ne comprenais pas… […] j’avais comme des visions, des images de gens devant moi en train de combattre avec des armes blanches et je criais pendant au moins trente secondes. Pendant la nuit, je voyais des images de guerre. […] Et je suis parvenu à comprendre que, si un enfant est dans l’armée, cela revient à dire qu’il est dans une obscurité. […] je commençais à considérer ma kalachnikov comme mon père. » 

Et Kidogos… 

L’Est de la RD Congo est encore aujourd’hui une région en conflit où les enfants subissent des violences physiques et psychologiques au quotidien. C’est pourquoi Kidogos, ASBLl belge, soutient et accompagne le BVES pour venir en aide aux enfants victimes des conflits armés à travers différents projets : 

-          La formation des staffs à l’art-thérapie pour aider les enfants ayant subi des traumatismes à extérioriser leurs ressentis, à retrouver l’espoir et à reprendre confiance en eux. 

-          L’appui aux activités de sport comme moyen de détraumatisation à travers la récolte et la distribution d’équipements sportifs. 

-          L’accès à l’eau par l’aménagement de 2 réservoirs de 3000 et 5000 L et d’un système de récolte d’eau de pluie.

-          L’accès à l’électricité par la mise en place d’installations photovoltaïques dans les différents centres et bureaux du BVES.

Kidogos réalise également un travail de sensibilisation en Belgique, notamment à travers :

-          Des animations dans les écoles primaires et secondaires

 

-          L’exposition Kadogo, basée sur des dessins avec les enfants-soldats démobilisés à Bukavu, qui fait partager leurs histoires et transmet leurs messages. 

-          Le livre "Nifae nini basi? Après avoir laissé l'armée - L'histoire de ma vie" de Bisimwa Joseph Ntwali Marcrouss 

Plus d’infos sur le BVES : www.bves-rdc-org 

Tous les détails des projets de Kidogos et pour commander le livre de Bisimwa : www.kidogos.org 

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LA MISSION DES URGENTISTES

Depuis le 12 décembre 2012, l’activité ambulatoire du Centre de Santé est intense. Le véhicule 4 x 4 Totota Land Cruiser acheté à un habitant de Waterloo par les bienfaiteurs de ABB, sillonne régulièrement les routes sinueuses et étroites des territoires ruraux et montagneux de Burhale. Il a été équipé et baptisé AMBULANCE. 

     

Bien entretenu, il rend quotidiennement de grands services notamment pour les déplacements urgents mais aussi pour l’organisation des campagnes de vaccination des enfants en bas âge organisées dans les différents villages. 

Les visites complémentaires du personnel ambulatoire au sein des villages sont très importantes. Cela permet de conseiller et de suivre l’état des personnes qui présentent des problèmes de santé. Il s’agit dans certains cas, des pauvres maskini  qui sont dans une situation de dépendance, de marginalisation. Ceux-ci vivent sans espoir  étant donné qu’ils ne possèdent pas de moyens pour améliorer leur conditions de vie. Ces défavorisés sont les veuves, les orphelins, la jeunesse abandonnée et les handicapés physiques qui n’ont pas de moyen de locomotion. Les trajets montagneux doivent se réaliser à pieds, ils sont parfois épuisants car les distances varient de 4 à 15 km.  

 Les infirmières soignent aussi la malnutrition chronique en territoire rural qui se manifeste surtout parmi les personnes âgées, les déplacés et les paysans qui n’ont pas accès aux terres. On constate aisément que les missions du personnel de santé ne sont pas simples, mais elles sont efficaces malgré leurs maigres salaires.   

La récente construction du bloc SANTE qui est destinée aux activités préventives et promotionnelles est complémentaire. Il s’agit d’un programme  EDUCATIF pour une autre partie de la population, notamment les mamans et les enfants de moins de 5 ans. 

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LES LIVRES SCOLAIRES QUI VOUS ENCOMBRENT.... NE LES JETER PAS!           

Ils aident les personnes en détresse de manière efficace, ils apportent l’espoir. Nous recherchons activement des manuels scolaires pour équiper les écoles secondaires du lycée Kamagala, l’institut Nfuluso, l’institut Cazi/Lukumbo. Peut-être qu’ils encombrent votre grenier, votre bibliothèque, votre environnement, ces livres scolaires qui ne sont plus utilisés chez vous, ne les jeter surtout pas. Ils pourront servir dans les écoles qui en sont totalement dépourvues, même des équerres, règles, rapporteurs, compas, crayons. Les écoles en feront un très bon usage.                      

·         Dictionnaire français Larousse

·         Le nouveau Petit Robert de la langue française

·         Le dico des métiers

·         Grammaire française moderne, théorique, analytique et pratique

·         Grammaire anglaise. Leçons élémentaires 

·         Chimie et biologie  -  Chimie de base       

·         Livre des conjugaisons 

·         Grand Atlas                     


Si vous désirez faire un don en nature, vous pouvez les déposer à la cure 160, 

chemin de l’Ermite à Braine-l’Alleud. Un immense merci pour cette aide

 combien utile. 

Téléphone: 0475 58 34 90

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BIEN CULTIVER POUR BIEN MANGER 

Ce thème est d’actualité dans les écoles de Burhale. Les enseignants et les enfants ont pris conscience de la nécessité de bien se nourrir pour être en meilleure santé. Cultiver augmente aussi les revenus familiaux des communautés.

Dans le respect de l’environnement, l’implication scolaire agroalimentaire  est primordiale pour les enfants défavorisés et leurs familles.


A   P R O P O S    D'A S S E V A M

Mwegerera est une des 86 communautés appartenant au groupement de Burhale. Les habitants sont très pauvres. C’est dans ce village qu’une association d’éleveurs de vaches  ASSEVAM  est née le 1 janvier 2014. Elle a pour objectifs de combattre la malnutrition, lutter contre la pauvreté, la famine, la délinquance. Combien compliqué de convaincre toute une population à changer son système de vie et participer au règlement costaud établit par un comité local de gestion et de s’y engager fermement. Cela signifie que tout ménage adhérent signe une convention pour favoriser conscieusement l’élevage de vaches et augmenter sa production bovine. Et ce n’est pas tout, peu après la naissance du premier veau, celui-ci est transmis à une autre famille pauvre membre de l’association afin qu’elle puisse elle aussi, s’intégrer dans le réseau ASSEVAM. Cette formule permet d’augmenter le cheptel et d’envisager l’avenir des éleveurs en 

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étant intégré dans un modèle de coopération. Le but est bien sûr de vendre le lait, d’apprendre à faire du fromage et du beurre. 

Mais avant de passer à la fabrication laitière, l’association paysanne devra s’investir considérablement en produits pharmaceutiques sous la tutelle d’un vétérinaire. Amitiés Belgique-Bukavu participe activement à la construction du projet, elle espère pouvoir récolter ces médicaments en Belgique avec la collaboration des donateurs et partenaires.              

Un projet qui a démarré avec une vache. Et maintenant... nous fêtons la 100 ° vache !   

L’association ASSEVAM est à la recherche de produits vétérinaires car les éleveurs n’ont pas les moyens financiers pour payer actuellement leur pharmacie personnalisée. (voir photo N19.15.p9 dans la galerie)

Dès lors, il faut envisager de stocker les médicaments au sein de l’association et d’aménager un local hygiènique bien approprié et s’assurer d’une saine gestion de la pharmacie communautaire. ABB espère trouver ces médicaments en Belgique pour les envoyer ensuite à Bukavu, lieu de contrôle douanier.

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UN BON PROJET POUR LE CENTRE DE SANTE

Des nouveaux locaux au centre de santé pour permettre à la population d’assister régulièrement aux activités préventives et promotionnelles “ santé “. Un programme de soins et de dépistage des maladies hydriques, malaria, diabète, pneumonie, malnutrition.

 (voir photo N19.16.p10 dans la galerie) 

Vacciner les enfants de moins de cinq ans contre la rougeole, le tétanos, la tuberculose, la poliomyélite, coqueluche, diphtérie, fièvre jaune. Dans de nombreux villages au Kivu, les infections respiratoires aiguës sont la première cause de décès chez les enfants de moins de 5 ans. Un enfant congolais fait en moyenne 14 épisodes de crise respiratoires par année. Ensuite, il y a les maladies diarrhéiques et le paludisme qui sont une cause de morbidité. Ces campagnes de vaccination sont nécessaires pour lutter contre l’éclosion d’épidémies des maladies transmissibles de la petite enfance.

 Les infirmières du centre de santé souhaitent informer également les villageois de Burhale aux bonnes pratiques de l’hygiène accompagné d’un programme permanent des consultations pré et postnatales. Actuellement, trop de mamans accouchent chez elles dans des conditions déplorables, ce qui augmentent les risques de mortalité.


La construction de ce bloc SANTE est de grande utilité pour l’éducation et l’information des habitants ruraux qui vivent de manière isolée, dépourvus de soins et conseils, à la cause de toutes les maladies. 

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Amitiés Belgique-Bukavu remercie bien vivement tous les bienfaiteurs qui ont participé activement à la réussite de ce projet. 

Plus tard, nous avons l’intention de réaménager d’autres locaux du centre non utilisés actuellement, pour les transformer en chambres communautaires et accueillir plus de patients. Ce qui signifie une augmentation en matériel: lits, draps de lits, couvertures, tables de nuit. Photo du projet:


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COMMENT PARTICIPER AUX PROJETS SOUTENUS

 

   -> Aide à l’enfance défavorisée: 40€ suffisent à payer les frais de scolarité pour un enfant défavorisé pendant un an. A Burhale, les parents sont pauvres, il n’y a pas à manger tous les jours. Les enfants sont victimes de la malnutrition, beaucoup ne vont pas à l’école. En parrainant un enfant, vous participez à sa formation en agriculture et l’élevage, les frais de scolarité, l’affiliation à la mutuelle de santé. Même sa famille sera bénéficiaire, car elle aura une bonne éducation alimentaire, elle se nourrira mieux et les revenus ménagers augmenteront.

 

-> Développement de l’agriculture et de l’élevage en temps qu’outil de lutte contre la pauvreté et la malnutrition

Les dons peuvent être versés   au compte suivant:

Compte IBAN: BE60 9795 9218 1870
Code BIC: ARSPBE22
Pour AMITIES BELGIQUE-BUKAVU
CHEMIN DE L’ERMITE, 160
1420 BRAINE-L’ALLEUD
 
Amitiés Belgique-Bukavu asbl a reçu l’agrément pour délivrer des attestations
de déductibilité fiscale lorsque les dons sont égaux ou supérieurs
à 40 €.
Depuis 2013, la déduction d’impôt est devenue une réduction d’impôt. Les
libéralités effectuées en 2017 donnent droit à une réduction de 45 % des
sommes versées.
 
Contact:
Amitiés Belgique-Bukavu asbl

Siège social : 160, chemin de l’Ermite - 1420 Braine-l’Alleud

Siège d’exploitation : 92, rue Noël - 1410 Waterloo
Tél. : 02 354.57.12 - 02 384.36.49
Fax : 02 351.30.19

E-mail : belgique.bukavu@gmail.com

Internet : www.belgique-bukavu.com et www.construisons-un-monde-meilleur.net/avec/asbl-abb

Editeur responsable : Carl Brasseur

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