Bulletin semestriel n°18

 

AMITIES BELGIQUE-BUKAVU
Projets d’appui en milieu rural à Burhale :
Education - Santé - Lutte contre la pauvreté
(Bukavu , R.D. Congo)
Bulletin semestriel d’information n°18
— Décembre 2017 —

Malgré le chaos, Burhale poursuit son développpement

Les progrès dans le développement humain restent lents et inégaux, le pays est en crise et a encore des difficultés à se relever des blessures enregistrées au cours des dernières guerres.
La profonde crise politique et le report de l’élection présidentielle renvoyée au 23 décembre 2018, n’arrangent pas la situation économique nettement en perte de vitesse depuis plusieurs mois.
La commission électorale nationale indépendante a fait savoir qu’elle avait besoin d’un délai de 504 jours pour pouvoir organiser le scrutin. En résumé, l’actuel président restera en fonction jusqu’au 31 décembre 2018.
Pendant ce temps, la pauvreté et les inégalités n’ont pas diminué, que du contraire. Le constat est de plus en plus apparent au sein des populations des régions rurales qui sont les principales victimes.

 

 Au coeur des problèmes, le manque d’électricité et surtout l’eau potable. La bonne alimentation reste un défi majeur pour la population, y compris les enfants pauvres dont les parents ne peuvent payer les frais de scolarité.
Ajoutons à cela, les nombreux enseignants ne bénéficiant pas du salaire prévu par l’Etat.

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Les établissements de santé sont en manque de matériel médical. En outre, les problèmes de santé et d’hygiène, au sein des populations rurales, restent d’actualité.
La RDC est-elle encore en mesure de relever les défis du développement durable?
Bien sûr, pour autant que le système de gestion actuel soit totalement modifié car le pays possède suffisamment de ressources pour :
• assurer à chaque compatriote son bien-être ;
• briser l’isolement des régions rurales empêchées de s’ouvrir vers le monde extérieur ;
• établir une politique éducative de toutes les populations défavorisées pour se consacrer à l’agriculture et l’élevage du bétail combien favorable à une meilleure alimentation. Même les revenus familiaux seront plus élevés ;
• développer l’artisanat et les entreprises ;
• assurer à chaque enfant son droit – sans contrainte – à une bonne éducation scolaire, y compris pour les pauvres qui ne vont pas à l’école actuellement ;
• transformer le secteur des soins de santé qui manque de matériel médical en milieu hospitalier ;
• garantir la sécurité dans les villes et les villages car la population, impuissante, est livrée à elle-même.
Dans ce climat lourd, menaçant, rempli d’incertitudes et où le pouvoir d’achat chute vertigineusement suite à la dévaluation de la monnaie nationale, l’inquiétude apparait sur tous les visages d’un peuple meurtri par une situation économique et sociale totalement à la dérive. Comme si cela ne suffisait pas, le choléra revient de façon endémique ... Malgré tout, Burhale tente de résister au chaos grâce au soutien des associations 

humanitaires.

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Lycée Kamangala

En 2015, Amitiés Belgique-Bukavu et l’association des 3 girafes à Houthalen avaient collaboré à la construction de la salle d’informatique au lycée Kamangala et la fourniture de 20 ordinateurs.

Aujourd’hui, notre ASBL envisage le financement d’un autre projet :
la réhabilitation du laboratoire de biochimie et la fourniture dedivers instruments de mesure.    

Ce laboratoire, jadis opérationnel, avait été dévasté lors des guerres entre 1996 et 2003. Sa remise en état constituera un apport déterminant pour l’enseignement de la biochimie. Cette dernière est une discipline scientifique qui étudie les substances chimiques des organismes vivants. Il est donc indispensable de disposer d’un équipement approprié.
Normalement, les élèves ont au moins besoin d’une hotte où de sproduits toxiques peuvent être manipulés sans risque.

 Comme équipement commun, le labo devra posséder différentes pinces, burettes, pipettes, papiers indicateurs, agitateurs magnétiques, balances de haute précision, filtres, ballons à distiller, verres, etc. 

Ensuite, il y a les produits secs et humides qui devront être stockés dans une salle séparée. Le coût du projet est estimé à 3.906 $.
Les élèves auront ainsi la possibilité d’utiliser les techniques de base, d’analyser les résultats expérimentaux, et de produire des rapports écrits.
Même s’il reste des progrès à accomplir, on note que la qualité de l’enseignement ne cesse globalement d’augmenter. Le lycée est désormais devenu une école de référence, combien nécessaire pour augmenter le niveau de vie dans la région.

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Actualité au Centre de Santé

En ce qui concerne les activités en cours, on note la construction d’un petit bâtiment pour permettre à la population d’assister aux activités préventives et promotionnelles dans le domaine de la santé. 

En attendant, les soeurs prennent leur bâton de pèlerins : elles vont de village en village
pour vacciner les enfants et informer la population des dangers des maladies hydriques dues au manque d’eau potable.

 

 Pas de tout repos, un programme de formation qui sera bientôt mis en application. Dans les grandes lignes, il consistera à :
• organiser des séances d’information à la population dans le cadre du dépistage des maladies hydriques, de la malaria, du diabète, de la pneumonie, et de la malnutrition ;
• organiser des consultations pré- et postnatales ;
• vacciner les enfants de moins de 5 ans ;
• former les populations aux pratiques d’hygiène.
De gros efforts sont engagés pour lutter contre la pauvreté.

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 Epidémie de choléra à Bukavu

L’eau potable est un casse-tête pour les habitants de Bukavu et des environs. La société nationale de distribution d’eau REGIDESO en assure la distribution très irrégulièrement. A Burhale par exemple, il n’y a pas de canalisation. La population parcourt chaque jour de longues distances pour se rendre à la source la plus proche.

Beaucoup d’habitants s’approvisionnent directement au lac Kivu, d’autres creusent des puits dans leurs parcelles. Certains utilisent l’eau de pluie.

“Nous n’avons pas d’autre choix que de puiser l’eau dans le lac Kivu. Je suis fatiguée de me lever chaque jour à 4 heures du matin et faire la queue pour trouver de l’eau de robinet” se plaint une habitante du camp Sayo à Bukavu.

La rareté de l’eau potable et l’utilisation de l’eau du lac, impropre à la consommation, a provoqué de nombreux cas de choléra au Sud Kivu.

L’hôpital Général de Référence de Bukavu accueille chaque jour environ 7 à 8 malades à cause de la mauvaise qualité de l’eau. Le corps médical invite la population à respecter les règles d’hygiène : il faut notamment consommer de la nourriture cuite, bien laver les fruits et légumes, se laver correctement les mains au savon ou à la cendre avant les repas,

veiller à la propreté des lieux d’aisance, ne pas manipuler les personnes décédées du choléra et suivre correctement les instructions du personnel de santé.
 
La réalisation des canalisations d’eau potable est possible au départ des sources existantes et nombreuses dans la région. Mais avec le climat d’insécurité actuel et le blocage des fonds européens à cause du report des élections présidentielles, c’est toute une population qui en est  la principale victime.
 

Que faire dans de telles circonstances ? Peut-être dans un premier temps,
parer au plus pressé en filtrant l’eau de pluie, car le choléra revient de
façon endémique. 

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Consommer de l’eau de pluie à Burhale? Oui , mais ...

Pas n’importe comment ! Utiliser l’eau de pluie que l’on a soi-même récupérée est possible, mais il faut être extrêmement prudent. En terre africaine, l’eau potable est rarissime.

De plus de plus de ménages africains se lancent toutefois dans l’aventure des systèmes de filtration d’eau pour obtenir de l’eau de qualité à un coût raisonnable. L’expérience pourrait être tentée à Bukavu, car les maladies hydriques y sont nombreuses. En l’occurrence, le choléra est très présent. En outre, il y a de multiples avantages à la récupération d’eau de pluie, notamment sa qualité et sa douceur (présence très limitée du calcaire).

Trois méthodes permettent d’obtenir de l’eau parfaitement potable et très pure du point de vue microbiologique : la microfiltration, l’ultrafiltration et l’osmose inverse. Chaque méthode a ses avantages et inconvénients en termes de débit, d’entretien et de coût. Une des caractéristiques
des filtres, c’est qu’ils sont aisés à installer. Par contre, la technique de filtration par osmose permet d’obtenir qualitativement une eau proche de l’eau de source. Elle élimine jusqu’à 99 % des bactéries, virus et éléments nocifs.

     

Osmoseur inverse                     Filtre à sédiments

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Au-delà des techniques de filtration de l’eau, il faut être attentif aux matériaux sur lesquels glisse l’eau de pluie : ceux-ci influent sur sa qualité.
Ainsi, les toits en matériaux naturels sont préférables : tuiles, ardoises naturelles, zinc et même bardeaux en bois. Concernant la citerne, les matières idéales sont celles qui neutralisent l’acidité naturelle de l’eau de pluie, comme par exemple, le béton ou les pierres calcaires. Il convient en outre de s’assurer que le PH de la cuve en béton est stable.

Comment filtrer l’eau de pluie dans les régions rurales, notamment à Burhale? Avant d’introduire sans risque l’eau de pluie dans les paroisses, les écoles, les établissements de soins, il faudra choisir une filtration adaptée, à la fois rigoureuse et progressive. En attendant la construction des canalisations d’eau potable au Sud Kivu, il apparaît préférable d’investir à moindre coût dans ce type de système.

L’Hôpital Provicial Général de Référence de Bukavu : très sollicité !

 

 

 L’Hôpital Provincial Général de Référence de Bukavu (HPGRB) présente une capacité d’accueil de 500 lits. Le personnel compte 50 médecins et 107 infirmiers.

Grâce à la bonne qualité des soins et aux différentes spécialisations, l’HPGRB est très
sollicité par les malades venant des villes et villages de la province, et surtout des régions
rurales. Un constat alarmant, la pauvreté : 75% de la population est dans la totale incapacité
de payer les factures d’hospitalisation.

Récemment, l’abbé Gilbert Bashibabene, aumônier des malades, nous a transmis une
demande d’assistance pour prendre en charge les malades indigents dépourvus de moyens financiers.

   

 Dans son rapport, il souligne le fameux travail de Soeur Hélène, aidée par son équipe, qui assure l’alimentation des patients indigents hospitalisés, sans famille. En plus, elle prend en charge le centre nutritionnel annexéà l’HPGRB, l’éducation et la formation au travail des jeunes prostituées grâce à l’aide des « Femmes d’Europe ». .

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Amitiés Belgique-Bukavu suggère l’intensification du fonds de solidarité existant au sein de toutes les mutualités locales de la région afin de venir en aide à toute personne en réelle difficulté et d’assurer le suivi pendant 2 ou 3 années par les services sociaux de la mutuelle REMUSACO (Réseau des Mutuelles de Santé Communautaires) et de l’HPGRB.

Dans le cas d’hospitalisation, tout patient aidé doit être affilié d’office par le fond de solidarité, être éduqué et suivi par les services sociaux animés des slogans :
“ Une personne en bonne santé paye pour le malade “
“ La santé c’est l’affaire de tous “

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Suspensi on de l’envoi des colis à Bukavu

Tous les envois de colis à destination de Bukavu sont suspendus. En cause, la situation politique et sécuritaire pour le moins préoccupante.

Les groupes armés s’infiltrent régulièrement dans le Nord Kivu et se montrent de plus en plus menaçants.
 
Dans ce climat d’incertitude, plus aucun conteneur à destination de Burhale n’est prévu pour cette fin d’année. Nous avons préféré ne prendre aucun risque actuellement et revoir la situation au cours du 1° trimestre 2018.
 

Contact : abbé Faustin. Tél. 02 384 36 49.

 

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Joyeux Noël

C’est le plus beau jour de l’année.

Seigneur Emmanuel, Sauveur de l’humanité, transforme nos coeurs, nos vies pour abolir la violence, vivre la paix, la fraternité !

Que l’année nouvelle vous comble de bonheur familial.

Bonne année 2018

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Comment participer aux projets soutenus ?
Vous pouvez contribuer :
►► Aide à l’enfance défavorisée. 40 € suffisent à payer les frais de scolarité pour un enfant défavorisé pendant un an.
►► Développement de l’agriculture et de l’élevage en temps qu’outil de lutte contre la pauvreté et la malnutrition.
Les dons peuvent être versés au compte suivant :

Compte IBAN: BE60 9795 9218 1870
Code BIC: ARSPBE22
Pour AMITIES BELGIQUE-BUKAVU
CHEMIN DE L’ERMITE, 160
1420 BRAINE-L’ALLEUD
 
Amitiés Belgique-Bukavu asbl a reçu l’agrément pour délivrer des attestations
de déductibilité fiscale lorsque les dons sont égaux ou supérieurs
à 40 €.
Depuis 2013, la déduction d’impôt est devenue une réduction d’impôt. Les
libéralités effectuées en 2017 donnent droit à une réduction de 45 % des
sommes versées.
Référence : modifications du Code des impôts sur les revenus, parues dans le Moniteur belge du
10/12/2012. Les dispositions 3° à 5° de l’article 104, ainsi que les articles 107 à 111 sont abrogés et
remplacés par l’article 145.
Compte IBAN
Pour
BE60 9795 9218 1870
AMITIES BELGIQUE-BUKAVU
CHEMIN DE L’ERMITE, 160
1420 BRAINE-L’ALLEUD
Code BIC ARSPBE22

Contact:
Amitiés Belgique-Bukavu asbl

Siège social : 160, chemin de l’Ermite - 1420 Braine-l’Alleud

Siège d’exploitation : 92, rue Noël - 1410 Waterloo
Tél. : 02 354.57.12 - 02 384.36.49
Fax : 02 351.30.19

E-mail : belgique.bukavu@gmail.com

Internet : www.belgique-bukavu.com et www.construisons-un-monde-meilleur.net/avec/asbl-abb

Editeur responsable : Carl Brasseur

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