Bulletin semestriel n°17 - juin 2017
Bulletin semestriel d’information n°17 - juin 2017
- La mission du Centre Heri Kwetu
Créé en 1979, Heri Kwetu est un centre pour handicapés adultes et enfants, implanté à Bukavu dans la Province du Sud-Kivu en RD Congo. Il poursuit comme objectif principal l’intégration socio-économique des personnes vivant avec un handicap (PVH).
Pour atteindre cet objectif, il organise deux activités:
• La réadaptation physique, par un service de kinésithérapie approprié et d’un appareillage orthopédique adapté. Un dispensaire est rattaché à ce service.
• La réadaptation scolaire, visant à donner une formation du niveau primaire aux enfants vivant avec un handicap.
Le centre « Heri Kwetu » est porté par une volonté toujours croissante de faire reconnaître que les enfants mentalement ou physiquement handicapés doivent mener une vie pleine et décente. Il faut des conditions qui garantissent leur dignité, leur autonomie et qui facilitent leur
participation active à la vie de la collectivité. C’est avec de tels critères, que l’école primaire Heri Kwetu, agréée par l’Etat, mène son projet pédagogique et valorise ainsi un enseignement d’intégration dans les 23 classes qui la composent.
- Comment et pourquoi l’Ecole Primaire. Heri Kwetu est -elle arrivée à l’enseignement intégré ?
Le mot « handicapé » dans le contexte africain, malheureusement encore plus qu’ailleurs, a une connotation péjorative allant même jusqu’à « l’inavouable ».
Le centre a acquis une grande expérience et sans conteste, une reconnaissance dans sa capacité de prise en charge des enfants sourds, aveugles, handicapés physiques et/ou déficients mentaux. Il a cloisonné son enseignement selon les différents types d’handicap.
Le Centre est une organisation qui puise ses forces et son énergie dans le potentiel humain qu’elle est capable de développer. Il est donc indispensable qu’il arrive à répondre à cette nécessité. C’était un souci permanent de la Soeur Tereza qui souhaitait qu’un de ses adjoints, travaillant déjà avec les équipements, puisse bénéficier d’une formation complémentaire en
Audiologie. Il s’agit de Blaise Imani, kinésithérapeute de formation, qui a déjà eu l’occasion de bénéficier de formations en audiologie clinique et en prothèses auditives. Afin d’améliorer
considérablement ses prestations, il est indispensable d’accorder à Blaise Imani, une formation complémentaire notamment pour approfondir ses connaissances en audiométrie, mais
aussi en tympanométrie et en audiométrie osseuse. Cette formation pourra s’effectuer à Saint Luc (UCL) durant 3 mois au cours de l’année 2017 au centre Audiophonologie dirigé par le Professeur Deggouj.
Les frais de financement du projet s’élèvent à environ 5.000 €, comprenant les formalités administratives, billet d’avion, hébergement et restauration. Grâce aux soutiens de plusieurs institutions, entreprises, amis, le rêve devient une réalité.
Pour le bonheur et meilleur bien-être des enfants sourds de Bukavu !
Luc Dusoulier
- Au retour d’une source située à 800 m de son domicile
Sur la tête de l’enfant, un jerrycan rempli d’eau ...
Nous vous laissons le soin de deviner le nombre de litres qu’elle contient.
Un travail journalier qu’il accomplit pour sa famille. Le manque de canalisations
pour la distribution d’eau potable fait cruellement défaut.
- Situation sanitaire à Walungu-Burhale
La structure sanitaire la plus importante dans la région de Walungu & Burhale est l’hôpital Général de Référence de Walungu. Sa capacité d’accueil est de 300 lits, voire même davantage mais, compte tenu de la pauvreté, seuls 150 lits sont réellement utilisés.
Les centres de santé comptent en moyenne 3 infirmiers qualifiés, mais avec une capacité d’accueil de minimum 6 lits.
Un constat alarmant dans les centres de santé : les médicaments ne sont pas toujours disponibles, suite à des ruptures de stock. Très souvent, ces centres s’approvisionnent au marché noir, avec tous les risques liés à la mauvaise qualité des médicaments.
La couverture sanitaire sur le territoire de Walungu est globalement suffisante, mais il faut d’une part faciliter l’accès aux soins, surtout pour la population pauvre, et d’autre part améliorer la qualité des soins.
- Un projet agro-pastoral à Burhuba
L’association des paysans pour la lutte contre la pauvreté et la promotion de l’éducation (APALPPE) a été créée au cours du 3ème trimestre 2016.
Le projet concerne la promotion de l’agropastorale (élevage des lapins et porcs et la culture maraîchère) afin d’améliorer les conditions de vie des paysans du village de Burhuba et de promouvoir l’éducation scolaire.
Les paysans, conscients de leur situation de précarité, se rassemblent dans cette association pour lutter contre la pauvreté et faire étudier leurs enfants. Ils font des travaux en commun, et la cotisation mensuelle est fixée à 500 Fc ( = ½ € ).
- Etat d’avancement du projet
1. Elevage des porcs
On dénombre 20 porcs déjà repartis au sein des membres de l’association. Chaque bénéficiaire prend soins du porc qui lui est donné et, à chaque mise bas, on donne des porcins à d’autres membres.
2. Elevage des lapins
27 lapins déjà repartis en attendant la mise bas pour en donner aux autres membres.
3. Cultures maraîchères
Dans sa lutte contre la malnutrition et l’amélioration du revenu des ménages, les paysans entreprennent également des cultures maraîchères.
Culture d'amarantes, d'aubergines, de carottes, de choux, d'haricots et d'oignons
A cause des érosions, le sol argilo sablonneux du type latérite rouge était très pauvre. Mais suite à l’application du compost, les récoltes deviennent de plus en plus productives.
- L’Eglise en R.D.Congo lance son institution financière en faveur des plus démunis
C’est en juin 2016 que la « Conférence Episcopale Nationale du Congo » (CENCO) a officiellement inauguré sa société de microfinance. L’objectif de ce projet social est de fournir des services financiers aux personnes vulnérables afin d’améliorer leur condition d’existence. Assurer le développement de l’artisanat, de l’agriculture et de l’élevage de bétail
fait partie aussi du programme.
Fiable, la SMF IFOD S.A. (Société de Micro Finance) a pour objet la collecte de l’épargne et l’octroi des microcrédits. Elle effectue aussi des opérations et services connexes comme les crédits bails, les transferts des fonds, emprunts, garantie d’actifs et actions de formation. La gamme des produits offerts est diversifiée afin de répondre aux besoins réels des bénéficiaires. Les services financiers sont surtout adaptés à toute personne pauvre et à coût abordable.
Bientôt Bukavu aura son agence, tout bénéfice pour sa population, celle des environs en milieu rural, et par conséquent Burhale également. Une opportunité et un progrès qui entrent totalement dans le cadre de la lutte contre la pauvreté en région rurale.
- Vendue pour 2.350 $
Une entrave au développement, principalement en région rurale !
Des jeunes filles de 15 à 18 ans, victimes de trafic d’êtres humains. Bouleversant, car l’avenir de nombreuses adolescentes est en danger. Beaucoup d’entre elles s’impliquent dans des activités sexuelles prématurées, qui posent des menaces non seulement à leur bien-être,
mais aussi au développement de leurs communautés par extension.
Elles sont des milliers dans de nombreux pays d’Afrique. Généralement déscolarisées, jetées à la rue, vulnérables, elles sont la proie des recruteurs qui n’hésitent pas à passer dans les familles vivant dans une extrême pauvreté. Parfois ce sont des proches ou des membres de la famille qui font le sale boulot. Naïma explique comment une maquerelle est venue
l’acheter pour 2350 dollars. « Elle va à l’école ta fille ? Non ? C’est une grande charge ? Pourquoi ne pas faire confiance à une personne que je connais, il va lui trouver un petit boulot suivant ce qu’elle souhaite ».
Les parents se laissent facilement convaincre à cause de leurs faibles moyens financiers, mais surtout en raison d’une transaction de 2.350 $, une véritable fortune pour se débarrasser de leur enfant.
Vendue, trompée, abusée, Naïma se rebiffe et le cauchemar vire à l’horreur. « Je viens d’une famille chrétienne dit-elle, je ne veux pas me prostituer et aussi me vendre, j’en ai marre de cette vie de m... ». La sanction ne se fait pas attendre, elle est battue et torturée, elle est
malheureusement un objet. Naïma montre des stigmates, des cicatrices énormes laissées par des câbles électriques, des pierres et autres. Elle est parvenue à s’échapper de ce tourbillon infernal et, après des semaines de convalescence en centre hospitalier, la jeune congolaise a pu rejoindre un centre d’accueil, une association qui accompagne surtout les filles mères complètement à la dérive.
Nous sommes en face d’un phénomène terrifiant et existant à cause de la grande pauvreté. Pour tenter de résoudre le fléau, il est clair que la poursuite des études scolaires de ces filles en perdition diminuera considérablement le massacre humain. Il faut anéantir les intentions et le
pouvoir de ces organisations criminelles. Grâce à la solidarité de tous les donateurs et la prise en charge par des associations humanitaires, nous vaincrons ensemble ! 40 € par année, c’est peu pour nous européens, mais pour ceux et celles qui vivent dans la grande misère, c’est énorme. Il est plus facile de financer leurs études avant qu’elles ne basculent définitivement.
Dans toutes les régions du monde, les adolescents et adolescentes jouent un rôle très important dans le processus de développement. C’est la force qui fait bouger les économies, ils sont les futurs leaders. Il est donc primordial que les gouvernements, les institutions et organisations
concernées, y compris les écoles, mettent en place des mesures nécessaires pour remédier à l’intensification du trafic d’êtres humains. Les parents doivent être sensibilisés et éduqués à leur rôle parental. A défaut, l’Afrique perdra toutes ses valeurs qui sont celles de l’avenir. Cela
aurait des graves conséquences sur le plan éducatif, médical, social et économique.
Carl Brasseur
- Un développement durable de la santé à l’Université catholique de Bukavu (UCB)
Afin d’assurer le développement de la faculté de médecine et de son hôpital de stage, l’Hôpital Provincial Général de Référence de Bukavu (HPGRB) dont la gestion a été confiée par l’Etat à l’Université catholique de Bukavu (UCB), un partenariat a été instauré entre les membres des
facultés de médecine de l’UCL et de l’UCB sous l’impulsion du regretté Pr. Stanislas Haumont.
Grâce à des bailleurs de fonds internationaux, ont été construits des pavillons pour maladies infectieuses, des salles de radiologie, une salle de kinésithérapie, 3 nouvelles salles d’opération, 2 salles de soins intensifs ainsi que de nouveaux locaux pour le labo de transfusion sanguine.
Des colonnes de vidéo-endoscopie avec gastro et colo-vidéocospes qui sont des dons de l’UCL, de la KUL, des Cliniques de l’Europe et d'Olympus SA ont été installées dans 3 salles d’endoscopie. D’autres salles ont vu le jour accompagnées de matériel adéquat.
Une université est, par nature, une institution vouée au développement durable. C’est pourquoi, malgré les dernières guerres à l’Est de la RDC, notamment la région des Grands Lacs, il faut continuer, avec nos amis congolais, l’oeuvre visant à assurer les fonctions universitaires essentielles d’enseignement, de service à la société et de recherche. Un investissement dans la formation de qualité des hommes et des femmes est insuffisant, s’il n’est pas soutenu par une infrastructure technique indispensable.
Grâce au développement du 3° cycle de spécialisation en Afrique et en Belgique, le staff de médecins permanent à l’HPGRB s’est nettement amélioré, et il continue à se renforcer. Chaque année, un jury international est constitué pour les examens en chirurgie, gynécologie-obstétrique, médecine interne et pédiatrie des « finalistes ».
Contact: AMA-UCL
Tél. 02/ 764 52 71
E-mail: secretariat-ama@uclouvain.be
- Le projet du bloc opératoire au Centre de Santé Béthanie est retardé
Faisant suite à la mission réalisée par Monsieur Paul Van Damme (Ingénieur sans Frontière Belgique) sur le site du centre de santé Béthanie à Burhale et à l’analyse de son rapport, les travaux de construction, initialement prévus à droite du bâtiment principal, seront retardés de
quelques mois. En cause, la forte inclinaison du sol, qui impose une modification de l’emplacement du nouveau bâtiment et de ses fondations enchainées pour deux raisons. D’une part, Burhale est dans une zone sismique, les tremblements de terre sont fréquents. D’autre part, les pluies parfois très intenses peuvent être à l’origine de glissements de terrain.
Le coût total du projet est estimé à 136.275 € , il comprend la construction du bâtiment, l’installation des panneaux photovoltaïques afin d’assurer l’électricité dans tous les locaux, surtout dans la salle d’opération et les salles d’accouchement, ainsi que l’adduction d’eau potable par pompage qui est une nécessité absolue pour tout établissement hospitalier.
La protection de l’environnement et l’hygiène font également partie de nos grandes préoccupations. Grâce à la création de comités villageois, la population sera invitée à respecter toutes les règles d’hygiène notamment dans le cadre de l’aménagement du site, de la construction des toilettes quasi inexistantes au sein des familles, ainsi que la gestion des déchets ménagers.
Des campagnes de sensibilisation auront lieu partout dans les villages y compris des séances de formation organisées au centre de santé Béthanie. L’hygiène est une étape phare pour l’amélioration de la santé.
- Des envois permanents à destination de Burhale
En avril dernier, l’envoi de matériel par voie maritime comprenait des chaises roulantes, tablettes, cadres de marche, chaises hygiéniques, lit médical, etc.
Ces dons provenaient de la Croix Rouge de Waterloo. Nous la remercionstrès chaleureusement ainsi que tous les bénévoles pour leur dévouement et leur précieuse collaboration. Le matériel reçu est entièrement dédié au Centre de Santé Béthanie à Burhale en R.D.Congo.
Souvenez-vous, il y a 10 ans, ce centre était en perdition. Les aides financières destinées à
la réhabilitation des locaux, à l’achat de matériel médical et de médicaments. Le suivi de la gestion et la collaboration permanente ont contribué favorablement à son redressement. Mais,
l’essentiel reste encore à faire.
Construire un bloc opératoire maternité pour augmenter sa capacité d’accueil, améliorer la qualité des soins, limiter la mortalité des femmes enceintes et des enfants.
Sauf imprévu, la prochaine expédition aura lieu au début du mois d’août.
Quelle joie de recevoir des manuels scolaires qui seront donnés à l’institut secondaire Nfuluso qui était en perdition lui aussi il y a 4 ans !
Un immense merci à tous les donateurs qui se dépouillent pour offrir au monde de la pauvreté, des dictionnaires, des manuels de grammaire française, de géographie physique et économique, des cours de la langue anglaise, de biologie d’humanité, des encyclopédies, etc.
Du fond du coeur, un immense merci !
Tous les colis sont emballés soigneusement et bien étiquetés. Il n’y a aucune perte, tout arrive à la bonne destination.
- L’actu au Lycée Kamangala
La soeur Eugénie nous écrit. Voici quelques extraits de sa lettre datée du 6 mai dernier.
"Notre salle d’informatique progresse normalement grâce aux activités prévues, ainsi que les services qu’elle rend avec satisfaction à la communauté. Nos élèves et enseignants y mènent régulièrement des recherches.
Depuis le début de l’année scolaire, nous avons ouvert une 3° classe « commerciale et gestion » sollicitée par les parents, élèves et enseignants.
Cette année, nos élèves ont très bien travaillé, une fille a obtenu 82 %.
Nos deux finalistes boursiers étudient maintenant à l’Université Catholique de Bukavu. Ils n’ont pas rencontré beaucoup de difficultés car leur base était solide.
Actuellement, nous avons 59 finalistes dont 34 en pédagogie et 25 en
biochimie. Ils viennent de passer les épreuves hors-session de l’examen
d’Etat et ils se préparent soigneusement aux examens de fin d’année et
la grande session. Nos élèves de biologie chimie effectueront une sortie à
Twangiza Mining situé à Luhwinja pour des échanges scientifiques.
Soeur Eugénie
L’avenir du lycée Kamanagala est enfin assuré, bravo !
ABB reste à vos côtés.
- Projet pilote à Lukumbo
Ce projet pilote, placé sous la tutelle de l’archevêque de Bukavu, Monseigneur F.-X. Maroy, consiste en un élevage de lapins à l’école primaire de Lukumbo.
Tous les élèves de la 6° participent à ce projet, la formation est assurée par des enseignants très motivés. Même les parents s’y consacrent activement.
On entre ainsi dans une phase éducative de l’élevage du petit bétail. Une première à Lukumbo.
- Comment participer aux projets soutenus
Vous pouvez contribuer:
►► Aide à l’enfance défavorisée. 40 € suffisent à payer les frais de scolarité pour un enfant défavorisé pendant un an.
►► Développement de l’agriculture et de l’élevage en temps qu’outil de lutte contre la pauvreté et la malnutrition.
Les dons peuvent être versés au compte suivant :
Compte IBAN:
BE60 9795 9218 1870
AMITIES BELGIQUE-BUKAVU
CHEMIN DE L’ERMITE, 160
1420 BRAINE-L’ALLEUD
Code BIC ARSPBE22
Amitiés Belgique-Bukavu asbl a reçu l’agrément pour délivrer des attestations de déductibilité fiscale lorsque les dons sont égaux ou supérieurs à 40 €.
Depuis 2013, la déduction d’impôt est devenue une réduction d’impôt. Les libéralités effectuées en 2017 donnent droit à une réduction de 45 % des sommes versées.
Référence : modifications du Code des impôts sur les revenus, parues dans le Moniteur belge du
10/12/2012. Les dispositions 3° à 5° de l’article 104, ainsi que les articles 107 à 111 sont abrogés et remplacés par l’article 145.
Contact:
Amitiés Belgique-Bukavu asbl
Siège social : 160, chemin de l’Ermite - 1420 Braine-l’Alleud
Siège d’exploitation : 92, rue Noël - 1410 Waterloo
Tél. : 02 354.57.12 - 02 384.36.49
Fax : 02 351.30.19
E-mail : belgique.bukavu@gmail.com
Internet : http://www.belgique-bukavu.com (site ancien) ou
http://www.construisons-un-monde-meilleur.net/avec/asbl-abb (nouveau site)
Editeur responsable : Carl Brasseur